Éric et Rachel Dufour vivent dans le Colorado, aux États-Unis. Ils exercent un ministère précieux auprès des pasteurs et des missionnaires, notamment en tant que couple. Je leur ai demandé en quoi la vulnérabilité est une force pour les leaders chrétiens !
Que pensez-vous du fait d’être transparent lorsque le travail ou l’activité que l’on exerce fait de nous un personnage public ?
É.D. Voici une expression qui résume tout : “Si tu veux impressionner les gens, donne tes résultats, mais si tu veux toucher les gens, parle de tes faiblesses !” Lorsque l’on est un homme public ou une femme publique, on fait face à d’énormes pressions : le besoin d’accomplir une performance, de paraître, d’avoir des résultats, de sembler parfait… Sauf qu’il n’existe aucun pasteur, aucun missionnaire, aucun leader qui soit parfait (à part Jésus !) Parler des ses faiblesses, ce n’est pas naturel mais c’est essentiel. Cela nous force à être transparent.
Concrètement, que signifie être transparent ?
Être le même en public que celui que l’on est à la maison ! Être transparent, c’est parvenir à mettre en priorité notre relation avec Dieu, à faire en sorte que notre mariage et notre relation avec nos enfants soient plus importants que notre vie publique, afin qu’avant d’être un succès public, nous soyons avant tout un succès à l’intérieur. Cela nous permet d’être entier : c’est reposant !
Pourtant, se montrer vulnérable, ce n’est pas sans risque !
C’est vrai. La vulnérabilité implique beaucoup de peur. Si je me montre vulnérable, qu’est-ce que les gens vont penser ? Ils vont me juger, ils ne vont plus m’aimer, ils vont douter de mes capacités… À cause de ces peurs, on garde tout à l’intérieur, on prétend que tout va bien… ce qui nous mène, à terme, à faire des choix que l’on risque de regretter. Si la vulnérabilité fait peur, c’est aussi qu’elle demande beaucoup de courage. Dieu cherche des hommes courageux et des femmes courageuses qui vont oser se montrer tels qu’ils sont !
Pourquoi est-il si important de reconnaître nos erreurs et de demander pardon à ceux que l’on a blessés ?
R.D. Parce que le pardon est l’un des dons les plus précieux que Dieu nous ait faits. Le pardon a coûté le prix du sang de Jésus sur la croix ! C’est parce que Jésus est mort sur la croix que nous sommes pardonnés et que nous aussi, nous pouvons pardonner. Oui, ce qui nous est arrivé est injuste… Mais la croix, elle aussi, est injuste ! Le pardon enlève les racines de l’amertume, les douleurs, la colère. Il ouvre la voie à Jésus pour venir mettre un baume qui guérit. Le pardon est un service que l’on se rend à soi-même. Ne laissez plus votre passé condamner votre futur !